Dans son discours à l'Assemblée générale des Nations unies (AGNU) à New York, le président turc Recep Tayyip Erdogan a souligné l'engagement de la Turquie à soutenir les efforts diplomatiques visant à mettre fin à la guerre en Ukraine. Il a insisté sur la nécessité de résoudre le conflit par le dialogue, réaffirmant la position inébranlable de la Turquie sur l'intégrité territoriale et la souveraineté de l'Ukraine. Alors que la guerre entre dans sa troisième année, M. Erdogan s'est dit préoccupé par l'accélération de la course aux armements, qui a progressivement réduit l'espace pour une diplomatie significative.
M. Erdogan a réaffirmé l'adhésion indéfectible de la Turquie à la convention de Montreux, un traité international essentiel qui régit le passage des navires de guerre en mer Noire. Ce faisant, la Turquie cherche à maintenir la stabilité régionale dans le contexte de la guerre actuelle entre l'Ukraine et la Russie. Il a souligné qu'alors que le conflit fait rage, la communauté internationale doit donner la priorité à des résolutions pacifiques qui respectent les frontières nationales et promeuvent une paix durable.
Cependant, le discours d'Erdogan a dépassé la question immédiate de la guerre en Ukraine. Il s'est inquiété de l'inefficacité générale des Nations unies, en particulier de son Conseil de sécurité. Selon M. Erdogan, l'ONU devient de plus en plus une "structure dysfonctionnelle, lourde et inactive". Il a appelé à une réforme urgente, reprenant sa critique bien connue selon laquelle le monde ne peut être gouverné de manière adéquate par les décisions de seulement cinq membres permanents du Conseil de sécurité, résumée dans la phrase "Le monde est plus grand que cinq".
Cet appel à la réforme souligne une frustration croissante quant à la capacité de l'ONU à gérer les conflits mondiaux et à remplir sa mission initiale de promotion de la paix, de la justice et de la stabilité. Erdogan estime que l'organisation doit évoluer pour relever les défis complexes du monde actuel, notamment la crise actuelle en Ukraine, où la diplomatie et le dialogue doivent être privilégiés par rapport à l'escalade des armes.
Le discours d'Erdogan à l'Assemblée générale des Nations unies a démontré la double orientation de la Turquie : contribuer aux efforts de paix en Ukraine tout en plaidant pour des réformes internationales plus complètes afin de garantir une gouvernance mondiale plus représentative, plus efficace et plus performante dans la promotion de la paix dans le monde. Alors que la guerre en Ukraine se poursuit, le rôle de la Turquie en tant que puissance régionale et médiateur pourrait s'avérer déterminant dans la trajectoire du conflit.
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